Notre histoire

1737 Un engagement secret

Marguerite Dufrost de Lajemmerais, veuve de François Youville, et trois dames qui l’aident dans ses activités auprès des pauvres choisissent de se consacrer entièrement à cette tâche en accueillant toute personne dans le besoin. Selon les témoignages des premières sœurs, cette consécration se fait secrètement le 31 décembre 1737.

Il faut savoir qu’à cette époque, en Nouvelle-France, il n’est pas permis de fonder une communauté religieuse. Les communautés existantes viennent de France et dépendent financièrement du Roi, ce qui explique qu’on ne souhaite pas ajouter une charge financière à l’État.

À l’époque, personne ne s’occupe des femmes en difficulté, certaines sont infirmes, veuves et sans soutien familial. Il s’agissait d’un problème grave puisque l’hôpital général n’était réservé qu’aux hommes. Ce n’est pas un hasard que la première personne accueillie par Marguerite d’Youville à l’automne 1737 est une sexagénaire aveugle, la veuve Françoise Auzon.

1745 La maison Le Verrier, un premier accueil ouvert à tous

Marguerite et ses sœurs-associées vivent et accueillent les démunis dans une maison louée sur la rue Notre-Dame à Montréal, la maison Le Verrier. Pour assurer la subsistance du groupe, ces dames charitables s’adonnent à divers travaux manuels, principalement la couture. Elles se livrent au recueillement et à la prière entre les soins prodigués à leurs pensionnaires.

En janvier 1745, un terrible incendie jette toute cette maisonnée à la rue. Deux jours plus tard, Marguerite et ses compagnes reconnaissent en cette dure épreuve un signe de s’engager plus concrètement et elles signent une nouvelle entente, un acte de mise en commun de leurs biens connu sous le nom d’Engagements primitifs. Un de ces engagements est de « recevoir, nourrir et entretenir autant de pauvres qu’elles seront en état de faire subsister… »

Pendant les deux années qui suivent, Marguerite et sa petite communauté vont déménager quatre fois.

Engagements primitifs

Les Engagements primitifs de 1745 sont signés par Marguerite et les trois premières associées. Toutes les sœurs de la communauté ont signé à leur suite jusqu’à nos jours. Cependant, les premiers vœux de 1737 sont considérés comme l’événement fondateur des Sœurs de la Charité de Montréal, les « Sœurs Grises », même si ce n’est qu’en 1753 que le Roi autorise la formation d’une nouvelle communauté.

« Et afin que ladite union soit solide et permanente, … avons promis … de vivre ensemble le reste de nos jours… de consacrer sans réserve notre temps, nos jours, notre industrie, notre vie même au travail et, le produit mis en commun, pour fournir à la subsistance et entretien des pauvres et de nous… »

1747 Le sauvetage de l’Hôpital Général de Montréal

L’Hôpital Général de Montréal, fondé par François Charon, n’est plus qu’un établissement en faillite depuis la mort de son fondateur. Seuls deux Frères âgés s’occupent tant bien que mal de quelques pauvres aussi mal en point qu’eux. La bâtisse nécessite de sérieuses réparations. Les autorités de la Colonie se décident enfin à nommer Marguerite Lajemmerais, veuve Youville, directrice provisoire de l’hôpital. Désormais, l’établissement accueille autant les hommes que les femmes, pauvres, handicapés physiques ou mentaux, ainsi que les enfants trouvés et les filles « tombées ».

Hôpital Général de Montréal

L’Hôpital Général des Frères Charon Archives des Sœurs Grises de Montréal L001

Au 17e siècle, un hôpital « général » désigne une institution où sont accueillis les vieillards, les infirmes et les miséreux. Les soins de santé sont dispensés à l’Hôtel-Dieu. Avec le temps, le terme hôpital désigne un établissement de santé alors qu’on a longtemps utilisé le terme hospice pour nommer le lieu où sont accueillies les personnes en perte d’autonomie.

Un hôpital général ouvre ses portes à la Pointe-à-Callière en 1692 grâce à la générosité de François Charon de la Barre qui fonde la communauté des Frères Hospitaliers de Saint- Joseph dit les Frères Charon. Le Roi s’oppose cependant à la création de cette communauté. Malgré cela, François Charon se rend en France pour inviter des jeunes gens à joindre sa communauté, mais il décède en 1719 lors de son retour au pays.

Avec les années, la communauté ne recrute plus de nouveaux membres et se disperse en de multiples entreprises qui l’entraînent à la faillite.

1753 La querelle avec l’intendant Bigot

Après une vive querelle entre Marguerite et l’intendant Bigot qui souhaite transférer les pauvres de Montréal à l’Hôpital Général de Québec, la communauté est enfin reconnue par le roi Louis XV. En juin 1753, le Roi signe les lettres patentes de la communauté et Marguerite, la Dite Veuve Youville, devient officiellement directrice de l’Hôpital Général de Montréal.

1755 « Allez chez les Sœurs Grises »

Marguerite et ses compagnes prennent l’habit religieux qui a été porté dans la congrégation jusque dans les années 1960. Par un mandement de l’évêque Mgr de Pontbriand, les sœurs reçoivent des règles qui organisent la vie de la communauté. Désormais, les Montréalais reconnaissent et apprécient l’œuvre de Marguerite qui accueille les démunis de la ville. On entend dans les rues « Allez chez les Sœurs Grises, elles ne refusent jamais rien ».

Au cours de cette année, des Sœurs vont se dévouer auprès des victimes d’une grave épidémie de variole. Comme elles ne sont pas cloîtrées, elles se rendent chez les picotés. Elles vont même soigner les Amérindiens à Oka. Ces derniers seront reconnaissants à la communauté puisqu’on les retrouve dans la liste des bienfaiteurs qui vont permettre la reconstruction de l’hôpital après l’incendie de 1765.

Allez chez les Sœurs Grises

Chez les Sœurs Grises, on offre le gîte et le couvert au plus grand nombre possible. En échange, toutes les personnes valides travaillent. Certains font la lessive, d’autres préparent la nourriture, on coud des vêtements, des tentes et d’autres travaux d’aiguille pour les paroisses et le magasin du Roi. Un jour, Marguerite reçoit l’intendant Bigot en habit de travail alors qu’elle est à confectionner des chandelles.

En plus des personnes démunies, Madame d’Youville reçoit des dames qui paient pension et bénéficient de l’hospitalité cordiale qui règne dans la maison malgré la pauvreté. Selon les annales des Sœurs Grises, la bonté de cœur et l’affabilité de Marguerite tempèrent l’austérité des lieux et rendent la vie agréable à l’Hôpital Général.

Les humbles besognes et les durs labeurs des Sœurs sont ponctués par des moments de réflexions spirituelles qui les accompagnent dans les soins accordés aux démunis. Celle qu’on nomme désormais Mère Youville vit une profonde spiritualité basée sur l’amour du Père Éternel, un Père compatissant et aimant tous ses enfants. Elle place sa confiance en Lui et en la Divine Providence.

« Dieu soit béni, la Divine Providence pourvoit à tout, toute ma confiance est en elle ».

À titre de Supérieure de la communauté, Marguerite instruit les novices de l’importance de l’oraison, la prière quotidienne qui permet la confiance en Dieu le Père et l’abandon à la Providence. Elle enseigne les voies de la charité afin de supporter les défauts des autres comme on espère qu’ils tolèrent les nôtres.

Une des règles de la communauté concerne l’habillement des Sœurs dessiné par Marguerite d’Youville « puisque vous croyez convenable que toutes celles qui composent votre maison soyent habillées uniformément ». Il faut dire qu’une nouvelle fois, Marguerite surprend ses contemporains. Son habit de religieuse ne sera pas noir comme celui des autres communautés, mais plutôt de couleur gris-beige, par humilité. De plus, elle ne porte pas le voile, mais une sorte de bonnet plus pratique pour les travaux quotidiens.

1765 Incendie à l’Hôpital Général

Une autre épreuve attend Marguerite. Un terrible incendie se déclare dans la ville. Toujours généreuse, elle envoie ses gens aider les sinistrés pour apprendre au bout d’un certain temps que le feu a rejoint l’hôpital. On sort en catastrophe les pensionnaires et quelques biens. Courageuse, Marguerite fait réciter un Te Deum en soumission aux desseins de la Providence. Elle assure que l’hôpital ne brûlera plus jamais, ce qui s’est avéré vrai. À 64 ans, elle s’attaque aussitôt à la reconstruction.

1765 La Seigneurie de Châteauguay

Marguerite d’Youville est une femme de dévouement, elle est aussi une femme d’affaires. Malgré le désastre de l’incendie, quelques semaines plus tard, elle acquiert la seigneurie de Châteauguay d’une de ses pensionnaires, Marie-Anne de Lanoue. Elle voit les possibilités de développement pour son œuvre, faisant reconstruire le moulin, ensemencer les terres et planter des pommiers afin de nourrir son monde.

1771 Le décès d’une femme exceptionnelle

Marie Marguerite Dufrost de la Jemmerais veuve Youville décède le 23 décembre 1771. Fondatrice des Sœurs de la Charité de Montréal, dites les Sœurs Grises, première supérieure de la communauté et administratrice de l’Hôpital Général de Montréal, Marguerite d’Youville laisse une œuvre bien établie à son décès. On garde d’elle le souvenir d’une femme exceptionnelle, une femme dévouée aux autres, une administratrice hors pair, une « femme forte » qui a grandement contribué à la qualité de la vie des Montréalais pendant des heures très difficiles.

1771-1792 Thérèse Lemoine-Despins

Au décès de Mère d’Youville, Thérèse Lemoine-Despins est élue supérieure de la jeune communauté. Orpheline d’une famille aisée de Boucherville, elle a été accueillie par Marguerite d’Youville en 1739. Sœur Despins va continuer l’œuvre de la fondatrice en appliquant un nouveau recueil de règles qui va permettre à la communauté de maintenir la ferveur et la cohésion de la petite société qui œuvre auprès des pauvres. De nouvelles sources de financement sont trouvées : la reliure de livres, l’élevage de serins et la réalisation d’ouvrages en cire, dont des « Jésus en cire » pour orner les crèches des églises.

1792-1821 L’œuvre sous Mère Coutlée

Thérèse-Geneviève Coutlée lui succède en 1792. Reconnue comme une administratrice hors pair, Sœur Coutlée va vraiment assurer la pérennité de l’œuvre. Dès son entrée en communauté, « son esprit d’ordre et son entente de l’économie domestique » avaient attiré sur elle l’attention de Mère d’Youville. Mère Coutlée s’est aussi illustrée par son talent pour les ouvrages de broderie dont certains sont conservés par les Sœurs Grises. En 1804, les nièces de Mère d’Youville, les sœurs Maugras lèguent les appartements qu’elles avaient réparés à leurs frais et où elles ont terminé leurs jours afin qu’ils soient transformés en infirmerie pour les Sœurs âgées. Sœur Coutlée va aussi promouvoir la création d’un asile dans une des sections de l’hôpital. Cette dernière confiera ses souvenirs au Père Antoine Sattin qui écrit une Vie de Madame Youville en 1829.

1822 Agrandissement de l’Hôpital Général

En 1822, la communauté recouvre une partie des rentes des prêts contractés en France pendant la guerre de Conquête. La nouvelle Supérieure, Mère Marguerite Lemaire, propose de réaliser l’agrandissement initialement prévu par Mère d’Youville. Selon les annales, il est résolu de construire « une aile à trois étages ayant 105 x 30 pieds, partagée en huit pièces dont quatre seraient appropriées pour recevoir les hommes et les petits garçons (enfants trouvés) ; quatre autres pour les femmes infirmes et les petites filles ; le tout pouvant contenir deux cents lits ; l’étage inférieur renfermant une cuisine, une dépense et une salle de travail. »

L’Hôpital Général en 1844, J. Duncan ASGM L001_03

1840 Une décennie d’essor

La décennie 1840 marque un essor considérable de la communauté des Sœurs Grises de Montréal. Les conditions économiques s’améliorent, la population est en croissance avec l’arrivée d’immigrants du Royaume-Uni et les moyens de transport se développent. Face à cette situation, les évêques des différentes agglomérations à l’extérieur de Montréal vont faire appel aux héritières de Marguerite d’Youville et à son œuvre devenue centenaire. À chaque fois, les administratrices de la communauté hésitent car elles sont peu nombreuses, mais les appels sont pressants.

En 1840, trois jeunes Sœurs quittent Montréal pour Saint-Hyacinthe, puis d’autres partent pour Bytown (Ottawa) en 1845 et enfin, Québec en 1849. C’est le début de cinq congrégations autonomes des Sœurs de la Charité. Selon la volonté des évêques de l’époque, une fois les congrégations fondées, elles doivent se détacher de leur communauté d’origine et former une nouvelle communauté sous l’autorité de leur évêque :

Sœurs de la Charité de Saint-Hyacinthe, 1840

Au lendemain de l’insurrection des patriotes en 1837-1838, de nombreuses personnes sont sans ressources autour de la petite ville de Saint-Hyacinthe. Le curé Edouard Crevier décide de bâtir un hospice « une modeste construction en bois à deux étages » et demande aux Sœurs Grises de Montréal d’en prendre la direction. Les Sœurs réunies en conseil passent une résolution afin de déléguer quatre « sujets ». Ces religieuses devaient offrir leurs services généreusement car la communauté ne voulait pas imposer à personne de quitter Montréal pour une nouvelle mission.

Sœur Marie-Michelle Archange Thuot, infirmière, pharmacienne, puis maîtresse des Novices et les Sœurs Marie-Émilie Jauron, Honorine Pinsonneault et Marie-Tharsile Guyon décident de se dévouer à cette nouvelle fondation. Il est convenu dès le départ que la nouvelle maison soit indépendante tout en adhérant aux règles des Sœurs Grises de Montréal. Les Sœurs arrivent en mai 1840 et prennent possession du petit Hôtel-Dieu aussi nommé « la Maison jaune ». Les débuts se font dans une grande pauvreté, mais peu à peu les Sœurs de la Charité de Saint-Hyacinthe bénéficient de la reconnaissance de plusieurs bienfaiteurs, dont les Sœurs Grises de Montréal.

www.scsh.ca

Sœurs de la Charité d’Ottawa, 1845

En 1845, la ville d’Ottawa alors nommée Bytown, n’a que 18 ans d’existence, mais l’immigration y est croissante et les besoins de la population augmentent tout autant. Les évêques font une nouvelle fois appel à la générosité et à la charité des Sœurs Grises pour fonder une autre institution. On nomme la jeune Sœur Elisabeth Bruyère, âgée de 27 ans, à titre de supérieure. Dès leur arrivée en plein hiver, les cinq fondatrices, Sœur Élisabeth Bruyère, Sœur Eléonore Thibodeau, Sœur Antoinette Howard dite Sœur Rodriguez et Sœur Ursule Charlebois vont se mettre à l’œuvre et bientôt, elles vont recevoir le mandement qui crée les Sœurs de la Charité d’Ottawa, une communauté autonome des Sœurs Grises de Montréal.

Avec les années, les Sœurs de la Charité d’Ottawa vont mettre sur pied plus de 60 établissements pour les vieillards, les orphelins et les personnes malades. Deux groupes de religieuses se détachent pour former des congrégations autonomes : Les Sœurs Grises du Sacré-Cœur, Grey Nuns of the Sacred Heart, à Philadelphie aux États-Unis en 1921 et les Sœurs Grises de l’Immaculée-Conception, Grey Sisters of the Immaculate Conception, à Pembroke, Ontario en 1926.

www.soeursdelachariteottawa.com

Sœurs de la Charité de Québec, 1849

Les Annales des Sœurs Grises présentent ainsi la situation à Québec en 1849 : « La vieille cité de Québec, déjà éprouvée par des feux désastreux, par le fléau du typhus, était maintenant atteinte d’une autre épidémie : le choléra. » L’archevêque, Mgr Turgeon, avait pensé faire venir une communauté de France, mais on lui avait conseillé de se tourner vers les Sœurs Grises de Montréal pour fonder un nouvel Institut : Les Sœurs de la Charité de Québec. Un terrain avait été acheté à cette fin, tout près de celui de la Société Charitable des Dames Catholiques.

Les administratrices nomment, Sœur Marcelle Mallet, professe depuis 23 ans et les Sœurs Eulalie Perrin, Julie Pilon dit Ste-Croix, Elmire Clément et Perpétue Thériault ainsi qu’une jeune novice irlandaise, Alice Dunn. Elles quittent Montréal en août à bord du bateau à vapeur qui fait la liaison entre les deux villes. Leurs consœurs tremblent de les voir braver la terrible épidémie. Les Sœurs sont cependant très bien accueillies à Québec et on les retrouve responsables de 25 orphelines dès le lendemain. Deux semaines plus tard, leur nombre double avec l’arrivée d’enfants dont les parents ont été victimes du choléra. Peu à peu s’ouvrent les orphelinats, les écoles, les pensionnats, les hôpitaux, les hospices et les refuges.

http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/

Grey Nuns of the Sacred Heart, Philadelphie, États-Unis, 1921

www.greynun.org

Grey Sisters of the Immaculate Conception, Pembroke, Ontario,  1926

https://www.chac.ca/

1844 Les Sœurs Grises au Manitoba

Les « Pays d’en Haut » faisaient en quelque sorte partie du patrimoine des Sœurs Grises, l’oncle de Marguerite d’Youville, Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye ayant quitté Montréal vers l’Ouest en 1731. Lorsque Mgr Provencher vient à Montréal chercher de l’aide pour « l’enseignement chrétien et l’éducation domestique de la jeunesse », Mgr Bourget pense aux Sœurs Grises qui pourraient enseigner aux jeunes et « avec le temps joindre les œuvres de charité en vigueur à la Maison mère. »

Premier hôpital bâti par les Sœurs Grises à Saint-Boniface en 1871 ASGM L031_2-32

En avril 1844, quatre Sœurs Grises quittent Montréal en canot pour la mission de la Rivière Rouge, aujourd’hui Saint-Boniface au Manitoba. Sœur Marie-Louise Valade, Supérieure, Sœur Eulalie Lagrave, ainsi que les Sœurs Gertrude Coutlée et Hedwidge Lafrance y arrivent le 21 juin. Elles apportent à la population une aide considérable dans le domaine de l’enseignement, des soins aux malades tout en donnant du réconfort aux pauvres et à cette population isolée. On offre l’enseignement aux filles et aux garçons incluant des Sauteux, des Métis et des Sioux. Détail amusant, Sœur Lagrave qui possède une très belle voix est bientôt priée de « faire entendre ses beaux cantiques ». Elle devient maître-chantre de la cathédrale, tout en étant le premier « médecin » dans la région où elle se rend en charrette ou en traîneau.

En 1847, les Sœurs Grises ouvrent une première salle d’hôpital dans une chambre du couvent à Saint Boniface, puis elles fondent l’Hôpital de Saint-Boniface en 1871, le premier hôpital établi dans l’Ouest canadien.

1847 Les immigrants irlandais à Montréal

En 1847, les Sœurs Grises vont se porter au secours des immigrants irlandais frappés par l’épidémie de typhus. Ces derniers arrivent porteurs du typhus et on les abrite dans des campements de fortune, les sheds, à la Pointe Saint-Charles. Dans la même année, sept Sœurs Grises succombent des suites de cette maladie. À partir de cette période, les Sœurs Grises développent leur expertise professionnelle en soins infirmiers, mais aussi en gestion et en pharmacie, entre autres.

1855 Les Sœurs Grises aux États-Unis

En 1855, le curé de Toledo, M. Auguste Campion, grand vicaire de Cleveland en Ohio, se présente à Montréal pour obtenir que des Sœurs Grises fondent un établissement de charité dans sa paroisse. Les Sœurs Henriette Blondin, Thérèse Brady, Jane Hickey et Suzanne Monarque s’y rendent à l’automne et prennent rapidement la charge de douze orphelines qu’elles doivent d’abord vêtir avec leurs propres vêtements. Deux institutions vont naître de cette mission : l’Hôpital Saint-Vincent et l’Orphelinat Saint Antoine. Un orphelinat et une maison de santé sont ouverts à Lawrence au Massachusetts en 1868.

Une nouvelle supérieure générale, Mère Praxède Filiatrault, accède en 1888 à la demande de Mgr Williams, évêque de Boston, de créer un institut pour loger et superviser les jeunes filles employées dans les ateliers et les manufactures de la ville d’où le nom du nouvel établissement Working girls ou Saint Helena’s Home. En 1899, une extension de la première maison, Saint Joseph’s Home, abrite de jeunes ouvrières de race noire et des immigrantes. D’autres établissements des Sœurs Grises ouvrent ensuite leurs portes aux États-Unis, dont ceux de Minneapolis et Worcester où s’est perpétué l’usage de la langue française.

De l’Ohio au Massachusetts, du New Hampshire au New Jersey, les Sœurs Grises fondent des établissements de santé ou d’enseignement qui font une différence auprès de la population. En 1953, à Lexington dans la région de Boston, les Sœurs établissent le Maryvale Rest Home et le Lexington Academy of the Holy Family.

1859 Les Sœurs Grises dans l’Ouest canadien

En Alberta

En 1859, Mgr Alexandre Taché, qui a invité les Sœurs Grises à Saint-Boniface, demande une nouvelle fois des religieuses pour fonder une mission au Lac Sainte-Anne, situé sur le territoire de l’Alberta actuelle. Trois jeunes sœurs sont choisies pour la nouvelle mission. Les administratrices de Montréal misent sur la bonne santé et la bonne humeur de Sœur Zoé Leblanc, Sœur Adèle Lamy et Sœur Marie Jacques pour seconder les missionnaires Oblats de Marie-Immaculée. À peine arrivée, Sœur Zoé Leblanc, « le grand docteur de la région », s’empresse d’ouvrir un dispensaire où elle offre ses meilleurs soins et son sourire.

Le Père Albert Lacombe, o.m.i. est alors missionnaire auprès des populations de ces régions, principalement composées d’Amérindiens et de Métis. L’arrivée des Sœurs, qui se mettent à l’apprentissage de la langue crie, permet d’améliorer le sort des personnes malades à qui l’on distribue de la nourriture et des remèdes en visitant leurs tentes. Les Sœurs se chargent aussi de l’enseignement auprès des jeunes.

En 1862, Mgr Taché en visite pastorale au Lac Sainte-Anne et le Père Lacombe choisissent un nouveau site pour l’établissement des Sœurs, soit la mission Saint-Albert située sur la rivière Esturgeon, tout près d’Edmonton. Bientôt, les Sœurs donnent asile aux vieillards, aux orphelins et aux malades autant des familles de la région que des autochtones. On y retrouve aussi des arrivants de différentes nationalités et religions. Pour l’historienne Janet Ross-Kerr, l’année 1859 marque les débuts du nursing en Alberta. Elle ajoute : « Les Sœurs Grises ont apporté leurs traditions de compétence, d’indépendance, d’autosuffisance et de détermination. » Les missions fondées par les Sœurs Grises de Montréal dans l’Ouest canadien demeureront toujours sous l’administration de la congrégation à Montréal.

En Saskatchewan et dans les Territoires du Nord-Ouest

Trois Sœurs Grises arrivent à la Mission Saint-Jean-Baptiste de l’Île-à-la-Crosse en 1860. Ce lieu du nord de la Saskatchewan porte un nom métis qui traduit le nom cri Sakittawak qui signifie : « endroit où les eaux se rencontrent. » Les Sœurs Rose Caron, supérieure, Philomène Boucher et Marie-Anne Pépin ont moins de 30 ans. Vaillamment, elles vont fonder la première mission de nombreux autres établissements qui vont s’étendre jusqu’aux rivages de l’océan Arctique.

Mission de l’Île à la crosse SK ASGM L018_01

1871 La Maison mère au Mont-Sainte-Croix

L’Hôpital Général, situé à proximité du fleuve St-Laurent, subissait souvent des inondations printanières. Le 14 avril 1861, les eaux montèrent jusqu’au premier étage, ce qui convainquit les administratrices de la communauté d’acheter un terrain à la campagne, au Mont-Sainte-Croix, aujourd’hui, à l’angle de la rue Guy et du boulevard René-Lévesque à Montréal. En 1868, la décision de construire une nouvelle Maison mère était prise.

En octobre 1871, sous la direction de Mère Jane Slocombe, la communauté prenait possession de la vaste bâtisse qui devenait la Maison mère des Sœurs Grises de Montréal. On y a transféré pieusement les restes de la fondatrice, puis les vieillards et enfin, les Sœurs plus âgées qui quittaient leur vieille maison de la Pointe-à-Callière avec un soupçon de regret pour la demeure qui avait abrité 124 ans de traditions et d’humbles travaux au profit des déshérités. Le vieil hôpital général devenait un lieu pour
l’entreposage des marchandises dans le port de Montréal.

C’est le prestigieux architecte, Victor Bourgeau, un des membres fondateurs de l’Académie des Beaux-Arts de Montréal, qui a été retenu pour réaliser cet ambitieux projet. D’autres architectes ont contribué aux diverses étapes de construction de la maison mère : Joseph Venne, Alphonse Piché et Maurice Payette. Dans ses plans d’origine, Victor Bourgeau a proposé un ensemble conventuel parfaitement symétrique, en forme de H doté d’une chapelle en son centre. La section du côté est (aile Guy) a abrité la communauté et la section ouest (aile St-Mathieu), les vieillards, les infirmes et les orphelins. La réalisation de l’ensemble, étalée sur plusieurs décennies, n’a pas suivi exactement ces plans, mais il en résulte que l’image extérieure de l’ensemble est très fidèle à l’œuvre de Bourgeau.

Cet ensemble conventuel est d’une qualité et d’une intégrité exceptionnelle, grâce à l’occupation continue par la communauté. En 1974, la chapelle de l’Invention de la Sainte-Croix est déclarée monument historique ainsi que le site du couvent des Sœurs Grises en 1976, en vertu de la Loi sur les biens culturels du Québec.

En 1995-1996, la chapelle a été complètement rénovée. La couleur des finis originaux des murs, des bancs et des planchers a récupéré leur fini d’origine ainsi que les crépis des plafonds et de la voûte.

En 2007, malgré tout ce que ce domaine représente pour elles, les Sœurs Grises de Montréal, devant la triste réalité du non-renouvellement de ses membres, avec lucidité et sérénité, ont pris la décision de vendre leur Maison mère à l’Université Concordia.

1886 Les Sœurs Grises à Nicolet

En 1886, quatre membres des Sœurs de la Charité de Saint-Hyacinthe se rendent à Nicolet pour fonder l’Hôtel-Dieu des Sœurs de la Charité de Nicolet. Sœur Aurélie Crépeau qui porte le nom de Sœur Youville en est la première supérieure. Elle est accompagnée des Sœurs Saint-Jean de Dieu (Hermine Bernard), Saint-Eusèbe (Zéphirine Brodeur) et du Sacré-Cœur (Octavie Beaulieu). Dès leur arrivée, elles prennent en charge une résidence provisoire pour le soin des malades puis, les Sœurs s’installent dans le nouvel édifice de l’Hôtel-Dieu de Nicolet. Comme les autres communautés de Sœurs Grises, elles délèguent certaines de leurs membres dans l’Ouest notamment chez les autochtones, les Pieds Noirs, les Gens du Sang et les Peiganes dans le sud de la Saskatchewan. En 1941, les Sœurs de la Charité de l’Hôtel-Dieu de Nicolet toujours actives dans cette ville, choisissent d’être unies aux Sœurs Grises de Montréal.

1912 Un portrait de l’œuvre des Sœurs Grises

En 1912, l’œuvre des Sœurs Grises compte 1 010 religieuses qui travaillent au sein de 68 établissements. Au Québec, on retrouve 27 institutions, hospices, hôpitaux, asiles et pensionnats. Au Manitoba, on en retrouve dix, trois en Saskatchewan, deux en Ontario et huit en Alberta. Vingt-six établissements sont ouverts aux États-Unis. La supérieure générale, Mère Anna Piché, est à la tête d’un conseil de douze religieuses, tel que fixé par les lettres patentes de 1753. Entre autres activités, elle visite cette année-là les missions de l’Ouest afin de connaître leur réalité.

1918 La grippe espagnole

La guerre a des répercussions sur l’œuvre des Sœurs Grises mais certains projets deviennent quand même réalité. Ainsi, on déménage l’orphelinat et la crèche de la Maison mère à la Côte-de-Liesse. Les annales soulignent que les 300 orphelins « bénéficieront de la vie à la campagne ». Plusieurs religieuses décèdent de la grippe espagnole en 1918, dont Sœur Saint-Mathias, directrice de l’Hôpital Notre-Dame. La fin de la guerre entraîne une intensification des besoins car la guerre a laissé de nombreuses personnes orphelines ou infirmes.

1927 L’Institut du Radium

Le Docteur J.-Ernest Gendreau fonde L’Institut du Radium à Montréal en 1921 sous l’égide de l’Université de Montréal. Il a étudié les propriétés du radium à Paris sous la direction des Curie dans le but de vaincre les ravages du cancer dans la population. En 1927, les Sœurs Grises acceptent de prendre en charge la régie interne de l’Institut.

1930 Lendemain de crise

La crise économique de 1929 frappe durement la ville de Montréal. Les Sœurs Grises sont encore une fois sur la ligne de feu. Les religieuses distribuent des vivres dans les familles. Elles offrent aussi des services sociaux à domicile distribuant des conseils et des informations pratiques sur l’alimentation, l’hygiène et l’aménagement de la maison. Il s’agit en quelque sorte d’une école ménagère ambulante. La Maison mère de la rue Guy abrite un noviciat, un foyer pour personnes âgées et une école ménagère.

1934 L’Institut Marguerite d’Youville

Les Sœurs Grises sont soucieuses de la qualité des soins aux personnes malades depuis les débuts de leur œuvre. Depuis 1896, les Sœurs ont ouvert une école de gardes-malades du côté de Toledo, leur mission en Ohio. En 1898, une école similaire s’ouvre à l’Hôpital Notre-Dame. La fondatrice en est Sœur Élodie Mailloux.

Dès 1921, Mère Virginie Allaire, américaine de naissance, et les Sœurs Fafard (Mathilda Toupin) et Duckett (Albertine Pépin) favorisent l’accès des infirmières aux études supérieures en collaboration avec l’Université de Montréal. Plusieurs religieuses vont acquérir une formation universitaire aux États-Unis, puis en 1934, la Faculté de médecine de l’Université de Montréal accepte la fondation de l’École supérieure des gardesmalades sous le nom d’Institut Marguerite d’Youville, École supérieure d’infirmières.

Les premiers locaux sont situés à Montréal dans l’aile Saint-Mathieu de la Maison mère des Sœurs Grises sur le boulevard René-Lévesque. Jusqu’en 1954, l’Institut sera la seule école supérieure en nursing de langue française. Au début des années 1960, l’Institut déménage dans de nouveaux locaux entièrement financés par les Sœurs Grises sur le chemin de la Côte-Ste-Catherine. En 1967, l’Institut Marguerite d’Youville fusionne avec la Faculté de nursing (créée en 1962) et est intégré à l’Université de Montréal.

1942 Troisième centenaire de Montréal

Une Acadienne, Mère Évangéline Gallant, préside aux destinées des Sœurs Grises de Montréal pendant la Deuxième Guerre mondiale. En 1942, on célèbre dans la foi et la reconnaissance le troisième centenaire de la ville de Montréal. Une messe a été retransmise à la radio et l’on proclame « que l’année sera consacrée à la mémoire des fondateurs de cette ville et au souvenir de leur héroïsme et de leurs vertus ». On pense naturellement à Marguerite d’Youville qui a pris en charge l’Hôpital Général 200 ans plus tôt, en 1747.

1957 Départ vers le Brésil

En avril, quatre Sœurs Grises de la communauté de Nicolet, les Sœurs Lucille Ratté, Lucille Chamberland, Marie-Étienne Lemire et Flore Poirier « acceptent d’aller se dévouer sous le soleil brésilien » à la demande du curé d’Alcantara, M. l’abbé Georges-Émile Picard, originaire de Nicolet. Les Irmas de Caridade œuvrent au dispensaire Santa Casa d’Alcantara dans le nord-est du Brésil. Par la suite, des Sœurs Grises offrent des services de santé et d’éducation dans les villes de Guimaraës, São Paulo, Maranhao, Chapadinha et São Luis.

Toutes les missions des Sœurs Grises au Brésil ont été orientées vers l’aide aux démunis en leur offrant des soins de santé. Elles ont œuvré dans de petits hôpitaux et dans des dispensaires. Elles ont aussi donné des formations sur l’hygiène et la prévention des maladies auprès des mères de famille. Aujourd’hui des Sœurs brésiliennes continuent l’œuvre de Marguerite d’Youville dans ce pays.

1959 Béatification de Marguerite d’Youville

En mai 1959, cinquante-quatre Sœurs Grises se rendent à Rome pour la béatification de Marguerite d’Youville. Cet événement remarquable réjouit les sept mille Sœurs Grises réparties à travers le monde. L’année suivante, les Sœurs se réunissent à Varennes (Québec), village natal de Marguerite d’Youville, pour une grande célébration avec les citoyens. Les premières années de la nouvelle décennie sont occupées à préparer le Concile Vatican II qui va changer plusieurs pratiques au sein de l’Église catholique.

1960 Des missions en Afrique

À partir des années 1960, les Sœurs Grises de Montréal vont recevoir les demandes de plusieurs évêques qui souhaitent qu’elles participent à l’amélioration des soins, à l’éducation et à la promotion sociale de diverses populations du continent africain. Entre 1963 et 1977, plusieurs religieuses-infirmières exercent leur profession à Tunis. Elles sont affectées à la mise sur pied d’un hôpital de 300 lits destiné aux enfants et sont au service du Ministère Tunisien de la Santé Publique. Sœur Huguette Allard, infirmière à son arrivée en 1969, devient institutrice clinique, assume ensuite la fonction de coordonnatrice clinique du programme pédiatrique à l’École nationale de Santé publique de Tunis, puis, elle devient chef de projet de la coopération tuniso-canadienne dans le domaine de la santé.

En 1971, cinq Sœurs Grises partent pour le nord du Cameroun. Il s’agit des Sœurs Nicole Fournier, Christiane Beaulieu, Ghislaine Desjardins, Estelle Tardif et Rina Tardif. Au collège de Mazenod, situé à N’Gaoundéré, elles vont participer à la croissance de la scolarisation de la population qui est moins favorisée sous cet aspect que celle du sud du pays. Cette œuvre d’enseignement se poursuit jusqu’en 1984. Puis, en 1975, les Sœurs Grises répondent à une demande de Mgr Louis Charpenet, évêque de Yagoua, dans le but de travailler au dispensaire du diocèse qui vise à combattre la mortalité infantile, les épidémies de rougeole et de méningite. Les religieuses ont aussi le mandat de faire de l’éducation sanitaire et la promotion sociale des femmes en particulier.

Entre 1969 et 1973, des Sœurs Grises enseignent au Collège de Filles d’Egbe au Nigéria. Les premières qui œuvrent dans cette ville sont Sœur Claudette Dionne qui agit comme Principal du Collège et Sœur Dolorès Blanchard qui est enseignante. En 1971, les Sœurs Grises de Montréal acceptent aussi d’ouvrir une mission à Dungu au Zaïre dans le but de prendre en charge une école d’infirmières et d’accoucheuses. Dix religieuses vont œuvrer dans cet Institut technique médical jusqu’en 1986.

1978 Une mission, des maisons en Colombie

Trois Sœurs Grises de Montréal de la province canonique de Boston quittent les États-Unis en décembre 1978 pour la ville de Bogota en Colombie. Sœurs Alice Moran, Laura Rabida et Marion Connelly viennent prêter main forte à Madame Mercedes Rosario de Martinez qui a fondé la F.A.N.A., la Fondation pour l’adoption des enfants abandonnés, une œuvre qu’elle a mise sur pied à Bogota en 1971. Rapidement, un foyer pour filles-mères se greffe à cette œuvre. En 1988, le Sœurs ouvrent la Maison Marguerite à la Parada, à la frontière entre la Colombie et le Venezuela. Infirmières ou enseignantes, les Sœurs missionnaires en Colombie s’inspirent de la charité de Marguerite d’Youville dans leur action quotidienne. Le 31 décembre 2013, la mission en Colombie a été définitivement fermée. Sur place, les Associé-e-s de sainte Marguerite continuent la mission youvillienne.

1980 Retour au Vieux-Port

En 1980, la bâtisse de l’ancien hôpital général, haut lieu du patrimoine de Montréal, est entièrement rénovée et les Sœurs Grises en reprennent possession pour y loger le siège social de la congrégation des Sœurs de la Charité de Montréal, les Archives de la congrégation et l’exposition permanente installée en 2004, « Marcher dans ses pas ». Cette exposition permet de visiter les salles de l’ancien hôpital et elle présente plusieurs pièces originales, divers objets ayant appartenu à Marguerite d’Youville, un de ses livres de comptes, quelques-unes de ses lettres ainsi que le tableau du Père Éternel dans la chambre où elle est décédée en 1771.

2010 Retour de sainte Marguerite d’Youville à Varennes

Suite à la vente de la Maison mère, les Sœurs Grises ont pris la décision de confier les restes mortels de sainte Marguerite d’ Youville à la communauté chrétienne de sa paroisse natale, Sainte-Anne de Varennes, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. En décembre 2010, Marguerite a été inhumée dans une chapelle de la Basilique. Son tombeau est devenu un lieu de recueillement accessible à tous. Une exposition, située dans l’ancien sanctuaire tout près de l’église, relate la vie de cette femme exceptionnelle.