Les Soeurs Grises

LES SOEURS GRISES DE MONTRÉAL

Depuis 1737, les Sœurs de la Charité de Montréal, « Sœurs Grises », poursuivent leur mission d’amour, de respect et de compassion envers les personnes démunies, telle que définie par leur fondatrice sainte Marguerite d’Youville. À travers les époques, les pauvres, les infirmes, les enfants abandonnés ont changé de visage. Mais la pauvreté, la solitude et l’exclusion ont traversé le temps. C’est à l’énorme tâche d’apporter soins, nourriture, réconfort au plus grand nombre possible de ces personnes que se sont dévouées des milliers de Sœurs Grises qui ont « marché dans les pas » de leur fondatrice, Marie-Marguerite Dufrost de la Jemmerais, veuve Youville.

MISSION & VALEURS

La mission des Sœurs Grises de Montréal, à la suite de sainte Marguerite d’Youville, est une mission de compassion envers les personnes les plus démunies de la société. Inspirés par une foi profonde en un Dieu de bonté et de justice, les services offerts par les Sœurs Grises ont pris une envergure considérable au cours des 275 ans de leur histoire. Femmes d’action, les Sœurs Grises vivent une démarche spirituelle qui les accompagne dans leurs gestes auprès des bénéficiaires de leurs œuvres. Elles reconnaissent la présence constante de Dieu dans leur vie.

La mission des Sœurs Grises repose sur plusieurs valeurs : la solidarité avec les pauvres, la promotion de la justice sociale, la protection du caractère sacré de la vie, notamment par la promotion du respect des droits humains et la sauvegarde de l’environnement.

BLASON

Le blason des Sœurs Grises met en lumière la spiritualité que sainte Marguerite d’Youville a léguée à sa communauté, spiritualité qui soutient leur mission.

Couleurs

La coloration de l’écu comprend trois émaux :

  • La base en bleu céleste rappelle que la prière et la contemplation sont source d’inspiration et de rayonnement pour assurer une présence aimante et efficace auprès des pauvres, à la suite de Jésus.
  • La partie supérieure en vert d’eau symbolise la vie active des Sœurs Grises qui ont promis, à la suite de sainte Marguerite d’Youville, « …de consacrer sans réserve notre temps, nos jours, notre industrie, notre vie même…à la subsistance des pauvres et de nous…»
  • Le centre en rouge feu et or
    Le cœur du blason traduit la charité qui doit animer les Sœurs Grises entre elles et à l’égard de toute personne et plus particulièrement envers les plus démunis.

Figures

Le triangle

Symbole de la sainte Trinité, le triangle rappelle la Personne adorable du Père, principale dévotion de Marguerite d’Youville. Précieux héritage de famille, cette dévotion caractérise la spiritualité des Sœurs Grises : les pauvres et elles n’ont qu’un seul et même Père, origine première de l’amour.

La main

Elle représente la confiance de Mère d’Youville en la Divine Providence. Les Sœurs Grises comptent sur la Providence du Père, sagesse infinie et miséricordieuse, plus que sur tous leurs efforts et toutes leurs peines. La main pointe vers le triangle, source de leur indéfectible confiance.

La croix

Par la croix, dévotion spéciale de la congrégation, les Sœurs Grises participent à la pauvreté et aux humiliations de Jésus crucifié. La croix est la force qui les aide à porter les souffrances inhérentes à leur vie quotidienne, vécue dans le labeur et la prière, l’amour du Père et des petits. C’est donc en la croix que les Sœurs mettent toute leur gloire et qu’elles trouvent leur joie, même dans l’épreuve.

Le cœur de Jésus

À l’exemple de leur Fondatrice, les Sœurs Grises voient, dans le cœur de Jésus, leur plus puissant intermédiaire auprès du Père en faveur de tous les démunis. Le cœur de Jésus unit les Sœurs dans la charité fraternelle. Il est aussi la source de leur patience et de leur tendresse envers tous ceux qui sont dans le besoin.

La couronne d’épines

Elle symbolise la difficulté de la mission que le Père confie à notre Institut. La fidélité à cette mission exige l’audace et la créativité qui ouvrent des voies nouvelles en réponse à des besoins nouveaux. Fidélité qui se nourrit d’une authentique relation à Dieu, de l’union fraternelle et d’une ascèse généreuse, dans l’espérance et la force des martyrs.

Devise

« In hoc signo vinces ». (Par ce signe tu vaincras)
Pour son Institut livré au soulagement de tous les défavorisés, sans distinction, cette devise évoque la croix du Christ comme promesse du triomphe final de l’amour sur toutes les souffrances humaines.

Monogrammes

Le monogramme de Marie

La dévotion mariale, chère aux Sœurs Grises, remonte aux origines de notre histoire. Mère d’Youville voulait que ses Sœurs vénèrent Marie comme fille bien-aimée du Père et la prient sous le vocable de Notre-Dame de la Providence, leur mère et celle des pauvres. De plus, elle choisit le monogramme propre à St-Sulpice, en reconnaissance de la fidélité et du dévouement de « nos Pères Sulpiciens » envers l’Institut.

Le monogramme de saint Joseph

Les Sœurs Grises ont une grande dévotion à saint Joseph à qui Mère d’Youville confiait l’Hôpital Général dès les débuts. Fidèle et vigilant, saint Joseph mérite la gratitude de la congrégation qui le reconnaît comme son protecteur.

Emblème

Le lis

Il signifie la pureté qui libère et ouvre le cœur, dans la joie, à une charité universelle. Pureté qui rend les Sœurs disponibles pour inventer des moyens qui leur permettent de rejoindre « nos seigneurs les pauvres » et de les servir.

Le lis est aussi cette fleur odorante qui représente la terre vierge de Ville-Marie, terre natale de notre famille religieuse.

Image de notre règle de vie, notre blason nous exhorte à la conversion du cœur sur les pas de Jésus, à la suite de Marguerite d’Youville. Il est aussi une invitation à une joyeuse espérance, à une foi irréductible dans l’éternelle tendresse du Père, la présence fidèle du Christ et la force agissante de l’Esprit.

SYMBOLE DE LA MARGUERITE

Une marguerite est une perle dans le royaume des fleurs, grandement appréciée par tous les jardiniers ainsi que par les fleuristes du monde ainsi en est-il aussi de notre fondatrice Marguerite d’Youville une perle de grand prix pour tous ceux étant dans le besoin, dans le monde.

Une marguerite est une fleur simple trouvant le bonheur dans n’importe quel jardin ou pot. Les Sœurs Grises tentent de vivre une vie simple partout où elles sont plantées et prêtes à être au service de ceux qui sont dans le besoin, arborant un sourire invitant, un cœur compatissant, une main aidante, une oreille attentive et une parole remplie d’espoir.

CROIX DE PROFESSION

En 1755, Mère d’Youville voulut des crucifix d’argent pour les Sœurs de sa petite communauté. En Nouvelle-France, la création d’objets d’orfèvrerie eut été extrêmement difficile. Ceci obligea Monsieur Louis Normant, p.s.s. (1681-1759) à commander les douze premières croix en France.

Un cœur en relief représentant le Sacré-Cœur apparaît au-dessus du Christ, centre de charité. Des fleurs-de-lis terminent l’extrémité des bras de la croix, en reconnaissance à Louis XV, roi de France, qui approuva la jeune communauté en Nouvelle-France par la remise des Lettres Patentes.

(l’ancienne : avant 1981) Collection les Soeurs Grises de Montréal 1999.041

La forme de la croix a varié au cours des ans. On peut constater que les formes des motifs deviennent un peu plus arrondies, que le corpus est soulevé et que les fleurs-de-lis sont plus découpées et plus détaillées. Ce style fut en vigueur jusqu’au chapitre général de 1981, lorsque la nouvelle croix est acceptée par les capitulantes. Tout en gardant de l’ancienne tradition dites  « des premières mères », la nouvelle croix allie les formes prévalentes dans le passé tout en pointant dans le futur, présentant la figure du Christ simplifiée jusqu’au symbole abstrait.

SOEURS GRISES, POURQUOI?

Les activités de Marguerite veuve Youville auprès des pauvres, au tout début de son œuvre, sont très mal vues par une partie de l’élite de Montréal. Même ses deux beaux-frères avec 26 autres personnes signent une pétition en 1738 pour l’empêcher de prendre la direction de l’Hôpital Général des Frères Charon. En fait, il était très nouveau que des femmes s’associent et fassent œuvre commune d’assistance aux « miséreux ». On l’accuse, entre autres, de continuer les activités de trafic d’alcool de son mari auprès des Amérindiens et d’être grises. Elles sont grises (elles sont soûles), crie-t-on sur leur passage. En souvenir de ce sobriquet, les Sœurs de la Charité de Montréal portent aussi le nom de Sœurs Grises.