1955

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L’année 1955 apporta de lourdes épreuves à la ville de Nicolet. Le 21 mars, un incendie – le plus important de l’histoire de la ville – détruisit 35 maisons. Quelques mois plus tard, le 12 novembre, eut lieu un impressionnant glissement de terrain engloutissant presque la totalité du palais épiscopal, l’Académie des Écoles Chrétiennes (le premier séminaire de Nicolet), trois maisons et un garage. Trois personnes y périrent également. Menaçant de s’écrouler, la cathédrale, située à quelques pieds de l’immense cratère, due être démolie dans les semaines qui suivirent. L’Hôtel-Dieu, fondé par les Sœurs grises, était lui aussi situé à une vingtaine de pieds du cratère d’une quarantaine de pieds de hauteur. Par mesure de sécurité, les centaines de personnes (religieuses, vieillards, orphelins et malades) qui l’occupèrent furent relocalisées dans différents établissements de la région. À peine quelques semaines après le drame, dans la nuit du 31 décembre 1955, un incendie ravagea l’établissement. Étant vide cette nuit-là depuis l’évacuation suite au grand éboulis du 12 novembre, heureusement personne ne périt dans l’incendie. Une grande partie des archives, du mobilier et des objets de la communauté fut néanmoins détruit.

Voici ce qui fut noté dans les Chroniques suite au glissement de terrain du 12 novembre :

« Puisque nous sommes si près du vaste cratère, repassons quelques inoubliables scènes du désastre. Par l’ouverture béante de l’Évêché, nous voyons des meubles renversés, quelques cadres au mur dont un crucifix balancé par la brise hivernale, des boiseries déchiquetées; quelques stations du chemin de la croix; les planchers penchent à un angle d’au moins 15 degrés, voulant d’un instant à l’autre se laisser choir dans le large gouffre de glaise. En bas, sur un monticule de ruines, le dôme du palais épiscopal nous apparait… Le spectacle est saisissant… À quelques deux cent pieds vers la rivière, des débris indiquent le lieu de l’effondrement de l’Académie. Cette vieille et historique maison – premier séminaire de Nicolet – est devenue le tombeau de deux victimes du désastre : le Rev. Frère Herménégilde, directeur de l’institution, qui, averti du danger, n’a pas eu le temps de quitter la maison, et de la cuisinière, Mme Alphonse Boisvert, ensevelie elle aussi dans les débris. Le corps de cette dernière fut retrouvé quelques heures plus tard tandis qu’on recherche encore le premier. »

« […] le Rev. frère Gervais a échappé à une mort certaine: il était à disposer les chaises dans l’établissement [l’Académie] pour une séance de vues animées qui devait avoir lieu dans l’après-midi pour tous les élèves. Il n’eut que le temps de s’enfuir par la porte arrière avec les deux garçons qui l’aidaient, la terre glissait sous leurs pieds. Nous nous refusons à penser que si ce désastre inouï, s’était produit quelques heures plus tard, près de 300 enfants seraient engloutis. »

ASGM, P07/F,3,2, Une du journal Montréal-Matin, lundi 14 novembre 1955
ASGM, P07/F,3,2, Article du journal La Parole, date inconnue
ASGM, P07/F,3,1, Incendie de l’Hôtel-Dieu de Nicolet, 31 décembre 1955